Navigation


 Webzine


 Retour au forum

Coeur des Mots   

Tournée anniversaire de Don Juan

Croustille | Publié le 30/7/2024, 12:04 | 786 Vues

Gian Marco Schiaretti

Photo Alain Roberge / La Presse

___________________________________________________________

Vingt ans après sa création, le charme de Don Juan opère toujours. La troupe de la comédie musicale entame cette semaine une tournée au Québec, pour le 20e anniversaire du spectacle musical de Félix Gray, mis en scène par Gilles Maheu. La Presse a vu des extraits de la nouvelle version et rencontré le nouvel acteur qui interprète le rôle-titre.

« L’amour, l’amour, l’amour, dont on parle toujours », chante Mouloudji. On a beau croire avoir fait le tour du sujet, l’amour revient sans cesse. Comme les frissons d’un baiser volé…

Parmi les nombreux personnages du répertoire ayant déchaîné les passions amoureuses, pour le meilleur et pour le pire, Don Juan est celui qui a inspiré le plus d’artistes, depuis des siècles. En 2003, l’auteur-compositeur français Félix Gray a eu l’idée de faire un disque et un spectacle musical autour du beau mythe. À partir de l’œuvre d’un auteur du Siècle d’or espagnol, Tirso de Molina. Ce serait lui qui a inventé, avant Molière et Mozart, cet archétype du jeune libertin, beau, séduisant, cruel et… si seul.

Ensuite, Félix Gray a demandé à Gilles Maheu, qui venait de monter Notre-Dame de Paris, de signer la mise en scène du spectacle. Plus de 600 000 spectateurs plus tard, Don Juan revient charmer le public d’ici. Avec une tournée estivale dans trois villes au Québec et à Ottawa. M. Gray a même trouvé un nouveau Don Juan, pour succéder à Jean-François Breau (trop occupé pour s’engager dans plusieurs mois de tournée) avec Gian Marco Schiaretti. L’acteur faisait aussi partie de la tournée de Notre-Dame de Paris en 2022.

Découvert à 17 ans par Richard Cocciante, pour jouer dans sa version musicale de Roméo et Juliette en Italie, Gian Marco Schiaretti est « un vrai interprète de musicals à l’international », selon Gilles Maheu. « Il joue bien, chante bien, bouge bien et parle six langues », a confié le metteur en scène, en présentant sa nouvelle distribution aux médias, jeudi dernier, à l’Usine C.

La nouvelle distribution de Don Juan

De Tarzan à Don Juan

En effet, Schiaretti a été de plusieurs comédies musicales à travers le monde : Evita, West Side Story et… Tarzan, une production de Disney Broadway, avec des mélodies de Phil Collins. « C’est fascinant de jouer plusieurs rôles et de montrer diverses facettes de soi-même chaque fois. C’est un voyage incroyable que je fais depuis 20 ans dans l’univers de la comédie musicale », résume l’acteur à La Presse.

Pour Don Juan, son défi est d’incarner le personnage mythique sans tomber dans les stéréotypes du séducteur invétéré. « Don Juan n’est pas une brute, dit-il. Il a une faille en lui. Une part d’ombre. Il a souffert plus jeune. Il fuit dans le plaisir, la jouissance. »

Ce qui m’intéresse, c’est de le jouer avec plusieurs couleurs, des nuances, et me transformer au fil de la représentation. On ne doit pas avoir l’impression de le connaître lorsqu’il arrive sur scène.

Gian Marco Schiaretti, acteur

Avant cette tournée au Québec, la troupe a présenté Don Juan en français à Shanghai et dans quelques villes en Chine et à Taïwan durant l’hiver : « L’ambiance était extraordinaire, dit le comédien. L’engouement du public chinois a surpassé nos attentes. Les comédies musicales francophones touchent le public chinois. Plus que les musicals anglophones. À cause de la modernité, de la musique, de la dramaturgie, et notre côté latin, les spectateurs asiatiques sont très séduits en découvrant nos spectacles. »

La gueule de l’emploi

L’acteur italien aime jouer les beaux ténébreux. Et on lui parle souvent de sa beauté. « Mais Félix Gray ne m’a pas choisi pour ma beauté, répond-il. J’ose croire qu’il m’a offert le rôle pour mon talent, ma sensibilité, mon ouverture. Bien sûr, la beauté, c’est une qualité. Je prends soin de moi. Je pratique du sport. Or, la vraie séduction, c’est celle de l’esprit, c’est la passion, le charisme, la chaleur, le soleil (la solarità). Tout ce qui nous fait pencher vers la vie. Si tu joues juste avec ton physique, tu tombes dans le cliché. Et tu passes à côté de la profondeur du personnage. »

Don Juan, du 31 juillet au 3 août, au CNA à Ottawa ; du 7 au 24 août, à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts à Montréal ; du 27 août au 8 septembre, au Grand Théâtre de Québec ; du 11 au 14 septembre, à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières.

Luc Boulanger, La presse

À propos de l'auteur